Et oui, Seat, c’est une marque qui me rappelle beaucoup de souvenirs de jeunesse, mon meilleur pote avait une Seat Ibiza vert bouteille à l’époque du lycée et de la fac. On se marrait bien avec cette petite auto, maniable, ça accrochait le pavé et ça ressemblait beaucoup à son homologue allemand, la VW polo. Déjà plus jeune je me disais, ah ouais pas mal l’alternative. Vérifions si cette vision a changé à travers cet essai de la nouvelle Seat Cupra 290.
Notre vidéo, road trip en Seat Cupra Leon 290 !
Seat nous emmène pour cette fois vers une terre qui m’est totalement inconnue et qui pourtant abrite l’une des plus belles route du monde : la Roumanie ! Oui la Roumanie, étonnante destination, mais en jetant un œil sur les dernières campagnes de Seat France, je me suis dit « attends ce n’est pas pour rien si cet essai tombe et avec des routes de folie et un modèle sportif ». Plaisir et découverte vont être les maîtres mots de ces trois jours de roadtrip pour fêter les 20 ans de Cupra.
« Personne ne nous Cupra la route, Jon »
Petits plats dans les grands, Cupra nous voila à l’assaut de la Transfăgărășan !
« La quoi ? Me diriez-vous ? » Et oui, prononcez sans les accents, normalement ça passe !
Commençons tout ça par un peu d’histoire, car il est important de savoir où nous mettons les pieds, et puis j’adore l’Histoire ou les histoires.
Les histoires commencent : făgăraș puis Seat Cupra 290
Cette route a été construite entre 1970 et 1974 par le dictateur Nicolae Ceaușescu, Président de la Roumanie à cette époque qui avait pour l’anecdote été traumatisé par l’invasion de la Tchécoslovaquie par les Russes en 1968. De ce fait, il décida de créer une échappatoire par la chaîne des Carpates qui sépare la Roumanie en deux, pour fuir en cas d’invasion. La DN7C, son vrai nom, est longue de 100 kilomètres, autant vous dire qu’il y a de quoi s’amuser. Elle a été réalisée avec des gros moyens matériels, mais également au prix de beaucoup de vies humaines (soldats et ouvriers). Officiellement il y a eu 40 morts lors de la réalisation de la route, mais les personnes encore en vie 35 ans après parlent de centaines de vies humaines sacrifiées. Elle est moins belle vue comme ca…
Bon nous savons où nous mettons les pieds, mais pour situer au mieux, il nous faut prendre la mesure de notre jouet, il s’agit de la Seat Cupra 290. Cupra est la griffe sportive de Seat, mais c’est parti de quoi ?
Cupra est la contraction de Cup et de Racing, et Seat a souhaité démontré son savoir faire sur la route après avoir remporté les championnats du monde de la catégorie 2.0L avec la Seat Ibiza Kit Car en 1996. Depuis deux modèles ont eu le droit à cette griffe, l’Ibiza en 1996 puis la Leon en 2000.
Il y a deux ans, la Leon Cupra 280 chevaux faisait tomber un record sur le fameux Nurburgring: moins de 8 min pour réaliser un tour avec une traction de série. Les ingénieurs de Seat lui ont fait une petite piqure de 10 chevaux pour cette année. Cette essence coule encore dans les veines de ces deux modèles puisque l’Ibiza Cupra est forte de 192 chevaux et la Leon Cupra culmine à 290 chevaux (catalogue 2016).
1er jour : découverte de la Seat Leon Cupra 290… et de la Roumanie
Apres 3 heures de vol, nous voici à l’aéroport de Bucarest où une navette nous attend pour nous amener à l’hôtel pour découvrir nos jouets pour ce road trip de 3 jours à travers la Roumanie.
Les binômes se font et je me retrouve en compagnie de Thomas de Speedguerilla. Il est important d’avoir un binôme en qui nous avons confiance, parce que mine de rien, bagnole rapide, routes sinueuses pendant 3 jours, si c’est pour avoir la boule au ventre à chaque virage, ce n’est pas la peine. De ce fait, ce choix est ultra important pour effectuer un essai dans de bonnes conditions. Et j’ai confiance en Thomas et ses capacités. Nous allons donc bien nous marrer.
Nous apercevons les Leon et après discussion, nous sautons sur la Cupra avec le pack Sub’8. Les bagages dans le coffre, les appareils photos sortis, nous allons savourer le petit encas proposé par nos hôtes qui nous distillent les infos nécessaires concernant la route ou la voiture.
Pendant que je mange, faisons le tour de la voiture
Je me souviens de tous les attributs sportifs que les sportives arborent de manière générale pour se différencier de la version de série, et bien la…je vous avoue que c’est assez étonnant mais j’adore la sobriété. Dessin ultra discret, pas d’anti brouillard, juste un petit logo sur la calandre en nid d’abeille pour dire « faites gaffe j’en ai 290 sous le capot », et le CUPRA qui trône sur la malle arrière en lieu et place du LEON habituel. L’un des petits détails trompeurs qui vous met la puce à l’oreille est la taille des jantes. Belles jantes oui, de 19 pouces s’il vous plait, et qui laisse entrevoir, pour cette version Sub’8, de gros disques ventilés Brembo avec leurs mâchoires bien rouges. Un autre de ces petits détails est la double sortie d’échappements, ça reste discret mais quand on arrive derrière, les « connaisseurs » se poseront la question, ou réfléchiront à deux fois avant de mettre la pression ou de faire des appels de phares.
En résumé, la Seat Leon Cupra est sobre avec une jolie bouille agressive prête à dévorer la route, les bas de caisses et les jantes affirment son côté résolument sportif et son popotin est à tomber par terre. Des formes généreuses sans extravagance mais relativement aguicheuses.
Fin du repas et remise des clés, le départ approche et je suis comme un enfant devant sa glace une après-midi d’été.
C’est Thomas qui commence la conduite et je vais pouvoir inspecter, fureter, observer la voiture sous tous les angles. Pour l’intérieur, ambiance sobre aussi, pas d’extravagance, pas de fioritures, c’est nickel, les plastiques sont de qualité, les sièges sont bien confortables, le voyage n’en sera que meilleur. Le volant sport est très agréable de prise en main, on peut aussi noter que l’éclairage à LED qui fait son petit effet. Sincèrement cet intérieur respire la sérénité et on s’y sent vraiment bien. On aurait quand même voulu un petit quelque chose en plus, un petit grain de folie, une petite touche de « wouahou ».
Reprenons la route, nous sommes en plein Bucarest, de la circulation, des feux rouges un peu partout, des bus électriques et des Dacia partout…incroyable, je n’en ai jamais vu autant, et pour tous les gouts et toutes les couleurs. C’est à ce moment là où j’ai compris réellement que certains ont des gouts assez douteux !
Le paysage est assez étonnant cela dit aussi, la balade dans Bucarest nous permet de constater que la voiture est très douce, la boite DSG aussi, mais peut être démoniaque à chaque coup de gazz pour s’extirper des embouteillages. On se croirait dans Paris. Le premier arrêt se fait devant un gros machin qui dénote totalement avec le reste de la ville, le palais du Parlement. C’est vraiment gigantesque, et je me souviens, en faisant le tour du bloc d’un épisode que beaucoup d’entre nous connaissent de Top Gear UK où nos trois zozos préférés découvraient ce pays, comme nous.
Il nous a fallu quand même une bonne heure pour sortir de Bucarest et les axes autoroutiers nous attendent et nous tendent la main, la délivrance ! Le trafic est derrière nous et nous pouvons exploiter un peu nos autos.
Exploiter la voiture, les 290 chevaux, les 350 Nm de couple, les 250 km/h de Vitesse max (mais ça, on a pas testé, on a respecté la limitation quand même).
Pas de montagne, de la plaine a perte de vue, des camions qui s’arrêtent n’importe comment sur la route.
Il est temps de changer de pilote, je commence à avoir des fourmis dans les jambes, j’ai vraiment envie de conduire. On s’arrête dans une station essence où nous sommes rejoints par Kwamé de Planète GT et Julien de Piwee. Une petite dame, d’un certain âge, nous interpelle dans un roumain paysan impeccable pour nous proposer à la vente des épis de blé séchés, les chiens nous tournent aussi autour. Assez étonnant ce contraste. Nous repartons, je règle mon siège, le tour de clé et nous décollons en direction de notre checkpoint, une pompe à essence Rompetrol Express pour refaire le plein (service à la main s’il vous plait !) et attaquer sereinement la journée de demain avec le plat de résistance : la fameuse Transfăgărășan.
Mais en attendant, les petits villages se succèdent et le contraste ville/ campagne est juste frappant. Les grosses voitures en ville et les roulottes à la campagne, bon j’exagère un peu mais c’est assez surprenant ! La route en elle-même est aussi surprenante, chez nous, nous avons l’habitude de voir les animaux comme les vaches ou les ânes derrière des enclos, et bien là, ces mêmes animaux sont quasiment en liberté sur le bord de la route, voire sur la route. Les chiens traversent comme ils veulent, dorment un peu partout.
Autre fait étonnant, nous avons croisé des bergers, et généralement ces bergers sont accompagnés de leurs chiens et de leurs…moutons ! Beaucoup de moutons ! Les bergers nous font signe de les suivre à travers les moutons pour se faufiler vers la sortie de ce labyrinthe de laine. Surprenant, mais très drôle.
Les surprises ne s’arrêtent pas là. Nous arrivons dans les montagnes et commençons à grimper, nous passons sans le savoir devant le château de l’Empaleur Vlad III et son camping pour arriver après un tunnel (qui nous a bien fait rire pour la sonorité de la voiture) sur un autre monument gigantesque qu’est le barrage de Vidraru.
Incroyable ce barrage aussi, d’un coté le lac du même nom et de l’autre un dénivelé de plus de 160 mètres !! De quoi vous mettre un sacré vertige…et quand vous regardez en bas, vous vous sentez presque aspiré par le vide, flippant ! Je tire mon chapeau aux hommes qui ont pris sur eux pour une telle réalisation.
En reprenant la route, toujours suivis par Kwamé et Julien, au son rauque de nos voitures qui résonne entre les arbres, une autre surprise nous attend, imprévu de la nature : un ourson, debout, il arrive presque au niveau du toit, alors imaginez la maman ours, quoiqu’il en soit ce fut une rencontre incroyable !
Nous repartons pour les derniers kilomètres et l’arrivée à l’hôtel se fait sur un fond de coucher de soleil sur le lac de Vidraru. La nuit va faire grand bien… La suite au prochaine épisode…
4 commentaires
Bel article!!! La marque SEAT est vraiment d’une des marque que j’admire beaucoup… A la fois classe et cool!!! Merci pour le partage
Merci Lucas, j’aime beaucoup aussi cette marque, dans la lignée d’Audi et VW mais avec une touche plus sobre et de ce fait plus discrète. Et il faut surtout compter sur son efficacité, surtout pour ce modèle. Merci pour le retour
Jon
Article très intéressant !
Merci pour le partage
Pingback: Essai Seat Leon CUPRA ST de 300 CH, un jouet pour enfant ! (Vidéo) - Blog Auto Cars Passion